jeudi 17 février 2011

I-L'enfant dans les familles traditionnelles.


          Autrefois, surtout à la campagne, plusieurs générations vivaient dans la même maison : les époux et leurs enfants, leurs parents et souvent aussi leurs grands parents. Les mariages été en général arrangé par la famille. Dans le couple
« traditionnel », souvent les plus de 50 ans, la femme ne travaille pas. Elle est femme au foyer, s'occupe de la maison et de l'éducation des enfants. Le mari travaille à l'extérieur et gagne l'argent du ménage. Il ne fait rien à la maison, si ce n'est le bricolage et le jardinage, il représente l'autorité, donc intervient en cas de graves problèmes (l’autorité est paternelle).


            A) Les anciennes formes familiales.

Dans la société française de l'ancien régime, il est possible de distinguer trois modèles de famille :

• La famille communautaire, que l'on a aussi appelée « famille étendue » ou « famille indivise » est la plus large des familles. Plusieurs générations vivent ensemble sous le même toit : des couples, des célibataires, et des individus non liés par le sang, comme les domestiques. La famille communautaire se trouvait principalement dans le centre de la France.
• La famille souche (ou autoritaire) est un système familial qui a été présent dans le Sud Ouest de la France. Elle comprend trois générations qui vivent sous le même toit : celle des parents, celle d’un des enfants mariés (car chaque génération ne comportait qu’un homme marié qui pouvait rester dans le foyer familial), et celle des petits enfants, avec parfois des enfants célibataires et des domestiques. Dans les familles communautaires, les relations entre parents et enfants sont de type autoritaire, marquées par le respect du père et la transmission des valeurs morales par la cohabitation de plusieurs générations. La mère a une certaine autorité au sein de l’entité familiale.
• La famille conjugale, ou nucléaire, est un modèle familiale très répandue, notamment dans le Centre de la France. Elle comprend un couple d’adultes et leur(s) enfant(s) célibataires et non mariés. Ce système familial représente une stabilité pour les enfants. Le rôle des deux parents est très important pour le développement des enfants. La famille nucléaire se caractérise par une diminution des membres de la famille, une diminution de l’autorité, une plus forte éducation des enfants, et une plus grande autonomie de chacun des membres de la famille.

Ces trois types ont coexistés en France avec une répartition différente suivant les régions. Dès la fin du moyen âge, la famille conjugale était le type le plus répandu pour la majeure partie de la population qui était paysanne.


  B) Le rôle de l'enfant à l'intérieur des familles d'autrefois.

          Jusqu'au XXème siècle, les milieux ruraux et artisanaux traditionnels, ainsi que les ouvriers à domicile, soit la majorité de la population, concevait leur famille avant tout comme une communauté de travail. Les enfants devaient apporter leur contribution et voyaient leurs taches réparties selon les mêmes critères que les adultes. IL était donc nécessaire et souhaitable d'avoir une nombreuse progéniture pour qu'elle participe aux travaux et subvienne aux besoins des travaux des parents âgés. Dans ces classes sociales, les parents éprouvaient généralement un sentiment assez ambivalent à l'égard de la scolarité obligatoire. Sur le plan, matériel, les enfants jouaient, selon leur âge, un rôle plus ou moins pesant ou bénéfique au sein de la famille. Un grand nombre de jeunes enfants étaient synonymes de fardeaux, mais lorsque les aînés se trouvaient en âge de travailler, la famille disposait alors davantage de ressources.
          La famille traditionnelle remplissait les fonctions biologiques, sa fonction économique était forte puisque bien souvent, elle représentait l'unité de reproduction principale. La fonction de socialisation de jeunes générations est très forte alors que la fonction affective reste faible, bien souvent à cause de la rudesse des conditions de vie. Dans ce type de famille, la disparition d'un enfant était une fatalité. A la fin du XIXème siècle, et avant la diffusion des découvertes médicales et des nouvelles formes d'hygiène, la survie des enfants était très aléatoire. Au début du XIXème siècle, un quart d'entre eux n'atteignait pas vingt ans, et au total, la moitié seulement des enfants nés assurait la reproduction des générations.
          Le travail des enfants : à la campagne, on confie notamment aux filles comme aux garçons la garde des troupeaux. En ville, le travail des enfants est très divers : dans l'éclatement des taches qui caractérise la production industrielle, certaines peuvent être exercées prioritairement par les enfants. Leur petite taille est particulièrement appréciée dans les mines de charbon où ils tractent souvent des chariots dans des tunnels étroits. Dans le secteur textile, ils se glissent sous le métier en fonctionnement pour rattacher les fils brisés, nettoyer les bobines, ramasser les cotons de déchets, etc. Toutes ces activités s'accomplissent à plat ventre ou sur le dos...
            Les enfants sont souvent utilisés car leurs main d’œuvre est moins chère que celle des adultes pour des horaires équivalents. De plus, ils apportent un salaire de plus, indispensable à la survie de leur famille.
          Une grande loi est apparue le 22 mars 1841, réglementant le travail des enfants. Cette loi interdit le travail des enfants de moins de 8 ans, limite à huit heures par jour celui-ci des enfants âgés de 8 à 12 ans et à douze heures celui des 12-16 ans. De plus, grâce à cette loi, le travail de nuit est interdit.


          C) L’autorité paternelle.

          L'autorité paternelle est sacro-sainte au début du XIXème siècle. C'est une autorité donnée par la nature et la loi civile, exercée par le père tant que dure le mariage. Jusqu'en 1935, le droit de correction permet au père de famille de faire enfermer en maison de correction un enfant désobéissant. Le patriarcat industriel est fondé d'une part sur la supériorité du chef de famille, représentant la loi et la raison, et d'autre part, sur l'infériorité de la femme, dépourvue de droits civiques et sociaux. Les rapports parents enfants reflètent une semblable conception du droit de la famille. Ce qui importe avant tout, c'est que l'enfant soit bien dirigé par ses parents. Pour y parvenir, seul le père est investi de la puissance paternelle. Il faut une autorité dans la famille : la prééminence du sexe la donne au mari ; s'il ne l'exerce point, il y a anarchie, le mari est le chef du gouvernement de la famille. Celui-ci administre tout, surveille tout, les biens et les mœurs de sa compagne et de ses enfants.



‹― Famille traditionnelle

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