Les familles d'aujourd'hui ne ressemblent plus du tout à celles du siècle dernier. Les couples font moins d'enfants, les mères travaillent, et le rythme de vie du foyer est totalement différent. Sans oublier les séparations et les divorces de plus en plus nombreux qui multiplient le nombre de familles monoparentales et recomposées : selon l’INSEE, en 2006, pour mille mariages célébrés en 2003, 27 se sont terminés par un divorce, au cours de la troisième année d'union. De même, pour mille mariages célébrés en 1976, 14 ont fait l'objet d'un divorce en 1986, au cours de la dixième année d'union. Le couple moderne est différent. Le développement du travail féminin et les mouvements féministes des années 1970, ont rendu les rapports plus égalitaires dans le couple, ou les décisions sont désormais prises en commun dans de nombreux domaines, notamment pour éduquer les enfants puisqu'en 1970, l 'autorité parental se substitue à l'autorité paternel.
A la fin du XX siècle, l'on voit la famille se désinstitutionnaliser et ses formes se multiplier.
A) Les nouvelles formes familiales.
1) Les familles monoparentales.
Elles comprennent un parent (une femme dans 80 ℅ des cas) sans conjoint et un ou plusieurs enfants célibataires n'ayant pas d'enfant. L’enfant a pu être conçu hors des liens du mariage sans que le père soit identifié (« mères célibataires », ou « filles mères »), ou l’un des parents avoir décédé. En France, on compte plus d'un million de familles monoparentales. Autrefois, elle résultait de la mort d’un des deux conjoints. De nos jours, elles sont issues de la multiplication des divorces.
Source : Insee, recensements de la population de 1962 à 2005, enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2007.
Champ : France métropolitaine, ménages ordinaires, familles avec enfants de moins de 25 ans.
D’après l’Insee, entre 1962 et 2005, le nombre de famille monoparentale a été multiplié par 2.91, passant d’environ 600750 familles monoparentales en 1962 à 1750000 familles monoparentales en 2005.
Et, entre 1962 et 2005, la part des chefs de famille monoparentale veufs a diminué de 45 ℅, passant d’environ 55 ℅ en 1962 à 10 ℅ en 2005.
Parallèlement, la part des chefs de famille monoparentale divorcés a augmenté de 25 ℅, passant d’environ 15 ℅ en 1962 à 40 ℅ en 2005.
2) Les familles recomposées.
L'expression famille recomposée est apparue en sociologie à la fin du XXème siècle. La famille recomposée comprend un couple d’adulte marié ou non, et au moins un enfant né d’une union précédente de l’un des conjoints.
Dans les familles recomposées, on trouve :
Des demi-frères ou demi-sœurs : enfant avec lequel on a un seul parent en commun.
Des belles-mères ou beaux-pères.
Des quasi-frères ou quasi-sœurs.
Dans ces familles, la difficulté principale est l'acceptation du nouveau beau-parent par le ou les enfants du précédent mariage ou union. C’est pourquoi, du point de vue du langage, il serait plus exact d'utiliser l'expression couple recomposé car bien souvent dans ces familles, la « recomposition » vient d'un désir du nouveau couple, et cela au détriment des enfants qui ont les plus grandes difficultés à accepter cette « recomposition ».
Les familles recomposées ont énormément évolué ces dernières années.
D’après l’Insee (voir tableau ci-dessous), entre 1990 et 1999 les familles recomposées ont augmenté de 9.6 ℅, passant de 646 000 familles recomposées en 1990 à 708 000 familles recomposées en 1999.
→ La famille recomposée ne représente plus 7.1 ℅ sur l’ensemble des familles comme en 1990, mais 8.0 ℅ en 1999.
Les familles en 1990 et 1999 | |||||
1990 | 1999 | Évolution1990/1999(en %) | |||
nombre | en % | nombre | en % | ||
Familles « traditionnelles » | 7 083 000 | 77,6 | 6 474 000 | 73,4 | - 8,6 |
Familles monoparentales | 1 397 000 | 15,3 | 1 640 000 | 18,6 | 17,4 |
Familles recomposées | 646 000 | 7,1 | 708 000 | 8,0 | 9,6 |
dont - dans lesquelles aucun enfant n'est du couple actuel | 310 000 | 3,4 | 328 000 | 3,7 | 5,8 |
- dans lesquelles vivent des enfants du couple actuel et d'une précédente union | 336 000 | 3,7 | 380 000 | 4,3 | 13,1 |
Ensemble des familles | 9 126 000 | 100,0 | 8 822 000 | 100,0 | - 3,3 |
Champ : familles avec au moins un enfant de moins de 25 ans Sources : enquêtes « Étude de l'histoire familiale » 1990 et 1999, Insee | |||||
3) La famille homoparentale.
La famille homoparentale a la particularité d’être composée de deux personnes de même sexe qui ont un ou des enfants. Dans la majorité des cas, les enfants proviennent d’une relation hétérosexuelle antérieure de l’un ou des deux conjoints (es). Dans l’autre cas, il pourra s’agir d’enfants nés grâce à l’insémination artificielle et plus rarement, il s’agira d’enfants qui auront été adoptés.
Les familles homos parentales qui posent encore des problèmes, malgré l’évolution des mœurs, revendiquent :
● Le droit au mariage,
● Le droit à l’insémination artificielle pour les femmes lesbiennes,
● Le droit à l’adoption ou à la famille d’accueil pour les couples de même sexe,
● Le droit à des moyens juridiques pour protéger leur famille lors d’un divorce ou d’un décès et la reconnaissance d’un statut parental aux coparents de même sexe.
‹― Famille homoparentale 4) L'adoption.
L'adoption est une institution de droit de la famille par laquelle un lien de filiation est créé entre l'adopté et le ou les adoptants, qui ne sont pas ses parents biologiques. Le premier objectif de l'adoption est de donner des parents à un enfant qui n'en a pas. L'adoption est donc la rencontre entre un enfant qui n'a pas ou plus de famille susceptible de le prendre en charge, et des adoptants qui expriment leurs désirs d'être parents, en vue de former une famille. L'adoption crée un lien de filiation établi par la décision d'une autorité (juge ou administration). On distingue deux types d'adoption en France:
-L'adoption plénière consiste à supprimer tous liens prééxistants entre l'enfant et sa famille biologique, afin de créer un nouveau lien avec les parents adoptifs.
-L'adoption simple crée également un nouveau liende filiation entre l'adoptant et l'adopté, mais elle ne supprime pas pour autant les liens entre l'adopté et sa famille d'origine.
Cependant, en France, l'adoption exige certaines conditions. Ces conditions exigent de nombreux critères à respecter de la part des parents adoptifs pour le bien-être de l'enfant. Avant tout l'adoption est une mesure de protection de l'enfant, pour lui assurer un bel épanouissement. Néanmoinsn certaines familles adoptivbes traversent des étapes douloureuses car certains enfants adoptés souffrent de quelques troubles psychologiques liés à la pénibilité de leur histoire personnelle. En effet, de nombreux adolescents adoptés justifient la cause de leurs problèmes, de leurs malaises, ou de leurs révoltes par leur situation d'adoption. Au cours de son intégration dans la famille adoptive, l'enfant éprouve l'angoisse de rétablir une relation d'attachement affectif de peur d'être à nouveau ''trahi''et ''abandonné''. Un sentiment de culpabilité résulte de cette angoisse, l'enfant perd confiance en lui : il se dit rejeté car il ne voit rien. Voici quelques chiffres concernant les demandes d'adoption :
- Plus de 10 000 demandes d'adoption sont déposées chaque année (ce chiffre a doublé en 15 ans).
- Parmi ces nombreuses demandes, 8 000 sont acceptées et les 2 000 autres sont refusées.
- Dans 12 °/° des cas, l'adoption est un choix car les familles adoptives pourraient tou à fait avoir des enfants naturellement.
-Après les Etats-Unies,avec plus de 20 000 adoptions par an, c'est la France qui est le pays qui adopte le plus d'étrangers.
Source : Ined 2007
B) La place de l’enfant dans ces familles d’aujourd’hui.
La famille aujourd’hui, n’est plus centrée sur le père, mais tourne en principe autour de la conception de l’enfant. L’enfant joue un rôle primordial dans la cellule familiale et la vie de couple se trouve bouleversée par l’arrivée d’un enfant. Il oblige le couple à se sortir de son cocon d’amoureux à deux, de ses certitudes éducatives, de ses aprioris. L’enfant va bousculer ses parents, les éduquer et les obliger à se remettre en cause.
Cela se traduit généralement par des changements de comportements :
● Les parents doivent faire des concessions : il faut faire une place à ce petit, ce qui représente de multiples changements (un bouleversement des horaires, des préoccupations, de l’organisation…).
●Ils doivent accepter de changement, apprendre à ne pas se projeter sur eux, accepter qu’ils choisissent des vies différentes de leurs parents, ouvrir son esprit à d’autres formes de vie, apprendre le respect de l’autre.
● Ils doivent accepter la souffrance : l’inquiétude, l’incompréhension, l’indifférence, le manque d’amour, la séparation, la maladie, la mort.
●Ils doivent être fières : de cette vie qui s’épanouit, de la « relève » qui grandit, de la continuité familiale.
●Ils doivent transmettre : la tradition, l’histoire familiale, les valeurs que portent la famille, tout en se laissant interpeller l’enfant, et, peut être, remettre en cause les fondements profonds de ces valeurs.
Pour les parents, c’est une source de rajeunissement et d’approfondissement d’avoir un enfant.
è L’apparition des sentiments.
Auparavant, l’enfant ne restait pas dans sa famille au-delà de sept ans. Dans tous les milieux, on le mettait au service d’une autre famille, afin qu’il fasse son apprentissage social et professionnel. Les rapports entre les parents et les enfants n’étaient donc guère affectifs, d’autant que la mortalité infantile était très forte. Les parents se comportent désormais différemment avec leurs enfants, père et mère se partagent les rôles et l’autorité. La famille assure désormais à ses enfants la satisfaction affective et la prise en charge de leurs besoins, les liens sont resserrés, à présent, frères et sœurs partagent des souvenirs et des expériences constructives de leur identité.
→ La place de l’enfant dans la famille monoparentale
En France, 2 millions d’enfants sont élevés par une personne seule qui dans 85 ℅ des cas est la mère.
Les enfants élevés dans les familles monoparentales souffrent généralement de problèmes psychologiques, dus à l’absence du père ou de la mère, et donc à un moindre encadrement familial, qui se traduit par une prédisposition plus grande à la déviance : drogue, délinquance, suicide…
● Le comportement d’un adolescent dans ce genre de famille est le suivant :
- L’adolescent se sent responsable et coupable de ce qui peut arriver à la personne qui l’élève te cela peut entraîner des troubles dépressifs.
- Un attachement trop fort au parent seul le prive d’une autonomie et d’une certaine liberté pourtant indispensable.
- L’adolescent peut souffrir d’obésité, consommerait plus d’alcool, de tabac, de cannabis et penserait plus au suicide.
→ La place de l’enfant dans les familles recomposées.
En France, près de 2 millions d’enfants vivent dans une famille recomposée. Plus d’un million d’entre eux ont des demi-frères ou des demi-sœurs.
Quand un couple stable se reforme, l’adaptabilité des enfants est mise à rude épreuve. Ils sont confrontés à une ou pluri-parentalité simultanée, ils ont en même temps un père, un beau père, une mère, et une belle-mère. Leur adaptabilité est aussi mise à rude épreuve avec des nouveaux frères et sœurs, (les demi-frères et sœurs, et les « quasi » frères et sœurs, c'est-à-dire les enfants du premier couple de leurs beaux parents. De plus, en fonction de son âge, et de son expérience de la parentalité, le nouveau conjoint aura plus de ou moins envie de s’investir dans un rôle éducatif vis-à-vis de ces enfants qui ne sont pas les siens. Et les enfants refusent souvent ce rôle aux beaux-parents.
A u départ, les enfants se sentent souvent amenés contre leur grès dans ce nouveau foyer et réagissent en conséquence. De leur côté, les nouveaux conjoints, à l’aube d’une nouvelle vie, sont entièrement centré sur leur bonheur et peuvent se montrer étonnés des résistances de l’enfant. Ce que l’enfant craint le plus, c’est de perdre sa place au près de son parent. Il faut lui laisser du temps afin qu’il fasse le deuil de son passé et de ses attentes irréalistes. Les enfants entretiennent parfois longtemps après la rupture de leurs parents le fantasme de la réconciliation. L’arrivée du nouveau partenaire les ramène durement à la réalité. L’après divorce provoque de multiple changement dans la vie de l’enfant. Son environnement est modifié, la routine familiale est désorganisée, le fonctionnement psychique des parents perturbés ; certains amis sont perdus.
→ L’enfant unique dans la famille.
Autrefois, l’enfant unique était critiqué et entouré de préjugés, mais avec l’évolution des mœurs, les couples n’ayant qu’un enfant sont devenus courants. Les enfants uniques sont de plus en plus nombreux. Selon une étude réalisée par l’Insee, un enfant sur trois qui naîtra à l’avenir dans les pays industrialisés sera probablement le seul enfant d’un couple. L’enfant unique est un enfant-roi qui bénéficie de beaucoup plus d’attention, puisqu’un enfant qui n’a ni frère, ni sœur est l’unique objet d’amour de ses parents. Elevé entre deux adultes, il est souvent stimulé intellectuellement, il apprend également à parler plus tôt et enrichit rapidement son vocabulaire. En revanche, il n’a pas l’expérience de la rivalité fraternelle, ni de partage. C’est ainsi qu’il acquiert une maturité intellectuelle souvent au détriment de la maturité affective. Bénéficier de ses deux parents rien que pour soi est donc un rêve, mais un rêve dans lequel il faudra se réveiller lorsque il faudra partager sa maîtresse, partager ses jouets avec d’autres enfants, partager son futur enfant avec son conjoint…
→ Le règne de l’enfant roi.
Trop gâtés, surprotégés, capricieux, égoïstes que ne dit-on pas de ces enfants "rois" ? Et c’est ainsi que grandit roi, succédant à l’enfant gâté et laissant place à l’enfant « tyran », dans une illusion de toute puissance, sans aucun doute, aucune limite. De nos jours, les rapports entre parents et enfants se basent principalement sur la satisfaction des besoins (notamment avec le matériel), qui procure chez l’enfant de la reconnaissance envers le parent. Craignant de brimer leurs « petites têtes blondes », les parents ont oublié que l’autorité est essentielle à leur épanouissement. Depuis cette fameuse phrase « l’enfant est une personne », les parents se sont mis à le traiter comme un adulte en lui demandant constamment ce qu’il veut, ce qu’il ne veut pas, oubliant que s’il est bien une personne, c’est une « petite personne » qui ne doit pas imposer son mode de vie à la famille.
C) L’éducation et la mobilité sociale :
1) L’apparition de l’école :
L’école s’interpose entre les enfants et les adultes de plus en plus fréquemment, d’abord pour les garçons, ensuite pours les filles, tout au long des XVIII et XIXème siècles, jusqu’aux lois de Jules Ferry, votées en 1881 et 1882, instituant l’école gratuite et obligatoire. Aujourd’hui la scolarisation s’est généralisée et se prolonge de plus en plus longtemps. Ceci se fait avec la complicité sentimentale des familles qui s’intéressent aux études de leurs progénitures.
2) La mobilité sociale :
Autrefois, la population concevait leur famille comme une communauté de travail. Les parents avaient comme principe « le passé sert de modèle aux générations futures », c'est-à-dire que les enfants très souvent reprenaient la position social de leur parents car ces derniers leurs transmettaient leurs savoirs faire. Avec l’évolution de la famille et la place qu’occupe l’enfant dans cette dernière, l’enfant par l’acquisition de nouveaux droits a pu choisir ce qu’il voulait devenir plus tard, sans être obligé de reprendre ce qu’avait bâtit leurs parents auparavant. C’est ainsi qu’est venu la mobilité sociale. La mobilité sociale désigne un changement dans la position sociale d’un individu. Elle peut se mesurer :
- A l’intérieur d’une génération, on parle alors de mobilité intra-générationnelle.
Exemple : un ouvrier est devenu par promotion interne carde.
- Entre les générations, on parle alors de mobilité intergénérationnelle. Elle mesure le changement de positon social entre un individu et celle de ses parents.
Exemple : un fils d’ouvrier est cadre.
―›Données brutes de la mobilité masculine.
Source : Enquête FQP 2003
―› Lectures de chiffres :
252 : En France, en 2003, il y avait 252 000 agriculteurs qui étaient fils d’agriculteurs, (il y a là autorecrutement ou reproduction sociale, c'est-à-dire que le fils a repris la profession du père).
6 : En France, en 2003, il y avait 6000 agriculteurs dont le père était artisan.
285 : En France, au total, en 2003, il y avait 285 000 hommes âgés de 40à 59 ans agriculteurs (toutes professions des pères confondues).
1143 : Au total, en 2003, il y avait 1 143 000 hommes âgés de 40 à 59 ans qui avaient un père agriculteur.
7045 : Au total, en 2003, il y avait 7 047 000 hommes âgés de 40 à 59 ans
―› On remarque que les fils d’agriculteurs ne deviennent pas agriculteurs ne deviennent pas agriculteurs : sur 1 143 000 fils d’agriculteurs, seulement 252 000 le sont devenus.
- La première cause est structurelle : il ya de moins en moins d’agriculteurs, tous les fils ne peuvent pas le devenir (parmi les pères, il y avait 1 143 000 agriculteurs, parmi les fils 285 000).
- La deuxième cause est moins importante : les fils d’agriculteurs ne veulent pas tous l’être : c’est un métier difficile
=> D’après ces lectures, on se rend compte que dorénavant, les enfants ne suivent plus forcément le parcours professionnel de leurs parents.






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